2014 – texte de Bernar Sancha in : La chasse à l’objet du désir, exposition collective internationale présenté par Liaison Surréaliste à Montréal (5 – 17 juin), Edition Sonambula.
L’artiste bruxelloise Josée Leybaert nous présente ses deux carnets de téléphone dans lesquels elle consigne aussi bien ses listes d’épicerie, ses numéros de téléphone que les notes diverses que suscitent les activités de sa vie quotidienne. C’est aussi dans ceux-ci que nous retrouvons ses « dessins de téléphone » comme elle les nomme, des griffonnages qu’elle exécute immanquablement lors de ses conversations téléphoniques. « Dessin sans dessein », comme on le qualifie généralement, le griffonnage, cet art de l’immédiat pratiqué à l’occasion par tout un chacun est, malheureusement, le plus souvent perçu – et c’est le cas également pour le rêve – comme une activité négligeable à reléguer dans l’obscurité et le dérisoire de gestes qu’on renonce bien vite à s’expliquer. En nous livrant à l’intimité de ses carnets, Josée Leybaert nous rappelle par ces « œuvres de poche » qui souvent l’ont même inspirée dans la résolution de certain problème plastique), l’importance de rester attentif à ce qui se trame au plus profond de nous-mêmes, à ce qui a maille à partir avec cet obscur objet du désir qui « cogne à la fenêtre », qui « fait signe au machiniste ».