2006 – texte de présentation de l’exposition « peintures » – Galerie Arte Coppo à Verviers.
La figure du grand singe apparaît le soir, gigantesque silhouette tracée par le soleil couchant. Elle est faite de trois plans qui se rassemblent dans l’ombre projetée des derniers rayons de l’astre déclinant.
L’image est forte, présence univoque, inquiétnte de par sa précision. Le mirage se joue tous les soirs. Et si, par un décollement subtil ce grand profil menaçant s’animait, donnant à voir de l’épaisseur. Et s’il venait à se pencher sur l’eau calme du bras de mer qu’il protège depuis mille cinq cent ans.
Ou plutôt s’il se déboitait en un mouvement très lent, presque mécanique, venant la rencontre de la lune.
Alors, dans la profondeur sombre des arcades sourcilières s’allumeraient deux fines étincelles, reflets du regard de l’instant, à peine posé que déjà perdu dans le glissement immense de la nuit. Telendos, juillet 2004.